
Dans un monde ou l'occupation principale en famille ou entre amis c'est de parler des uns des autres de manière négative, il est bon de se remettre en question sur la manière de parler de son prochain.
Le lachon hara, le langage du mal, en fait, regroupe :

la calomnie, le faux témoignage, la médisance et toute parole pouvant causer du tort à autrui. Et parfois même si la parole est vraie.
Donc Adonaï nous a ordonné de suivre ses commandements, de suivre sa Torah. Et une de ses mitsva, une de ses lois à observer, c'est :
Vayikra 19-16 :
Tu ne répandras point de calomnie parmi ton peuple.
Voilà ce dont on va parler aujourd'hui principalement.
La lachon hara est considérée comme une faute importante. Parce qu'en fait, à la différence d'un autre péché comme le vol par exemple, on va pouvoir réparer, rendre au double ce qu'on a volé à la personne, le mal que l'on fait avec sa bouche ne va pas être réparable lui. Voilà pourquoi dans le judaïsme c'est un péché reconnu important.
Et il faut savoir que "parler" en hébreu se dit davar / דָּבַר
Et si on prend la même racine du mot davar, donc le dalet, le veth, le resh, et qu'on change seulement les voyelles, donc on garde exactement la même racine, ça nous donne dever / דֶּבֶר
Et dever ça veut dire "peste". Donc là on se rend compte qu'avec la bouche, on peut soit "parler", soit "répandre la peste".
Et c'est bien pour ça que la parole de Dieu nous dit ceci :
Yaakov 3-10 :
De la même bouche sortent la bénédiction et la malédiction.
Ou encore Mishley 18-21 :
La mort et la vie sont au pouvoir de la langue.
Ensuite il faut aussi savoir qu'il existe une corrélation entre la loi, l'organe et l'esprit.
Lorsqu'on se sert d'un membre du corps pour accomplir un commandement de Dieu, il y a alors une lumière spirituelle qui anime son équivalent spirituel et assure sa vitalité. Celui qui accomplit en fait tous les commandements de la Torah devient un "Adam shalem", un homme entier, complet, accompli, qui atteint la perfection spirituelle et qui sanctifie toutes les fibres de son être au service de Dieu.
Donc au départ nous avons une loi, une mitzva de Dieu, nous nous servons d'un organe pour accomplir cette mitzva, par exemple donner de l'argent aux pauvres, donc on donne avec sa main, et cette lumière qui émane lorsqu'on respecte la parole de Dieu, lorsqu'on met en action un organe pour accomplir la volonté de Dieu, spirituellement ça va nourrir notre membre, le rendre en bonne santé, mais ça va aussi atteindre jusqu'à notre âme, jusqu'à notre esprit et bénir notre organe spirituel.
C'est ce dont parle Shaul dans :
Ephésiens 4.11 :
Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints, en vue de l'œuvre du ministère et de l'édification du corps du Messie, jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi, de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme-fait, à la mesure de la stature parfaite du Messie.
Shaul confirme l'enseignement des sages d'Israël.
L'homme-fait dont il parle là, en grec c'est:
"anerthéléios"
qui veut dire : homme accompli, qui est parfait, à qui il ne manque rien.
Et si on avait justement accès au second testament écrit en hébreu, il y aurait eu écrit, du coup non "anerthéléios", mais en hébreu il y aurait écrit :
"Adam Shalem"
Et Adam "Shalem" / אָדָם שָׁלֵם , s'écrit avec la même racine que le mot "shalom" / שָׁלוֹם . Donc nous voyons qu'en fait, en faisant correspondre ces mots, Elohim veut nous faire comprendre qu'un homme accompli, un homme shalem, est un homme en paix, un homme shalom.
C'est quand même beau. Quand on étudie comme ça l'hébreu, quand on s'ouvre un peu aussi au cours de nos frères juifs et des rabbins, on peut trouver des perles comme cela. Donc un homme qui n'utilise pas mal sa langue, qui utilise chaque partie de son corps pour accomplir les commandements de Dieu, est un homme accompli et en paix.
Et Shaul confirme cela aussi dans 1 Corinthiens 7-19
L'observation des commandements de Dieu est tout.
Donc quand on accomplit toute la volonté de Dieu, tous ses commandements, évidemment, ça fait de nous un homme accompli et un homme en paix. Lorsqu'au contraire un homme commet un péché et ne fait pas techouva, donc ne se repent pas, alors l'organe qui correspond au péché s'altère, ainsi que sa vie spirituelle.
En fait, tout à l'heure je vous ai dit, lorsqu'on se sert d'un membre pour accomplir la parole de Dieu, ce membre est béni et notre esprit aussi. Et à l'inverse, lorsqu'on pêche avec un membre, ce membre est maudit, notre esprit périt. C'est pourquoi nous pouvons lire dans :
Shemot 23-25 :
Vous servirez l'Éternel, votre Elohim, et il bénira votre pain et vos eaux, et j'éloignerai la maladie du milieu de toi. Il n'y aura dans ton pays ni femme qui avorte, ni femme stérile. Je remplirai le nombre de tes jours.
Et nous comprenons encore mieux ce verset :
Mishley 18-21 :
La mort et la vie sont au pouvoir de la langue.
Ce que l'on décide de faire avec notre langue, pourra apporter la paix, la bénédiction, la santé, ou au contraire, elle pourra apporter la querelle, la malédiction et la maladie.
Et Yeshua confirme cette vérité spirituelle et physique, dans Matthieu 5-29
Et si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi, car il est avantageux pour toi qu'un seul de tes membres périsse et que ton corps entier n'aille pas dans la gehenne.
Il aurait aussi pu dire, jette ta langue loin de toi, si elle te fait pécher.
Et Yeshua sait que les commandements de Dieu sont liés aux organes spirituels, qui sont eux-mêmes liés aux organes physiques, et lui qui a observé les 613 commandements parfaitement, n'aurait jamais pu tomber malade ou être condamné à la gehenne.
Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il y a trois niveaux dans le péché :
la pensée
la parole
l'action.
La parole peut amener à l'action. Au départ, on a une mauvaise pensée. Cette mauvaise pensée, si on la matérialise déjà avec la parole, elle peut nous amener après à la matérialiser par l'action. Donc en fait, au départ, ce qui peut être juste une mauvaise pensée, la parole peut nous amener au plus haut niveau du péché, c'est-à-dire à l'action. On va prendre un exemple :
Une personne dans ton entourage est exécrable avec toi. Et tu en viens à penser, "j'ai bien envie de lui en mettre une". Tu es en colère et tu te dis ça dans ta tête.
Tu peux alors soit demander pardon à Dieu et chasser cette pensée de ton esprit. Si tu ne le fais pas, la pensée va grandir, jusqu'à ce que tu verbalises la pensée. Par exemple, tu vas voir ta mère et tu lui dis : "j'ai vraiment envie de taper cette personne".
Et donc cette nouvelle action de ta part, de matérialiser cette pensée en parole qui sort de ta bouche, va grandir encore plus. Et cette envie d'agressivité va grandir aussi, jusqu'au jour où tu ne vas plus contenir cette envie, cette agressivité, et tu vas passer à l'acte et taper la personne. Ta pensée, devenue parole, deviendra action.
Et cela fonctionne avec n'importe quelle pensée impure. Là j'ai pris ça, mais ça peut être n'importe quelle pensée impure.
C'est pourquoi la Torah condamne les actes, voler, tuer et tromper.
Mais Yeshua, la Torah incarnée, qui est venue non pour abolir, mais pour compléter la Torah, dira :
Matityahou 5-27 :
« Vous avez appris qu'il a été dit, tu ne commettras point d'adultère, mais moi je vous dis quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur. »
Yeshua nous apprend que le péché vient d'abord de la pensée et nous comprenons alors que la bouche peut être comme une passerelle entre le péché de l'esprit et le péché du corps. La langue peut alimenter une pensée impure jusqu'à la nourrir assez pour la rendre concrète.
Et ceux qui font du lachon hara n'arrivent plus à avaler les enseignements de Dieu et se nourrir spirituellement. Le venin qui sort de leur bouche empoisonne leur entourage mais les empoisonne eux aussi. La langue devient une occasion de chute spirituelle et une porte ouverte aux attaques de Satan et aux maladies.
Une bouche saine devant Dieu permet à nos prières d'être exaucées. Donc Satan œuvre pour que nous disions du lachon hara, de la médisance, afin que nos prières soient repoussées, en nous accusant devant le Père avec nos mauvaises paroles. Et nous savons que les bénédictions et les malédictions dépendent de notre observation de la Torah.

On peut lire ça dans Devarim 5-29 :
« Oh, s'ils avaient toujours ce même cœur pour me craindre et pour observer tous mes commandements, afin qu'ils fussent heureux à jamais, eux et leurs enfants. »
Ou encore Mishley 28-9 :
« Qui détourne son oreille pour ne pas écouter la loi, sa prière même est une abomination. »
Donc on voit à quel point c'est important de vraiment bien se tenir devant le Seigneur, de respecter sa Torah, mais aussi de contrôler ses pensées, contrôler sa bouche.
Il est évident que le péché de la mauvaise langue a aussi des conséquences sur notre vie et celles des autres. Voilà un peu tous les comportements qui peuvent apporter des malédictions dans nos vies ou dans celles des personnes concernées à cause de notre langue : insulter son prochain, calomnier son prochain, rabaisser son prochain, mentir à son prochain.
Mais aussi répandre des vérités sur son prochain, à certaines exceptions, hormis s'il s'agit de reprendre son frère personnellement ou en public, dans le but d'édifier, dans le but de répandre la lumière de Dieu et sa vérité. Mais pas pour le plaisir de dire du mal ou de divulguer la vie privée de ses frères et sœurs à tout le monde. Seul un esprit de sagesse, d'amour et de vérité peut reprendre son prochain dans un but d'édification.
Il ne s'agit pas là, comme les chrétiens disent souvent, « tu n'as pas à me juger ». Non, ça c'est une fausse doctrine. Évidemment, entre frères et sœurs, nous devons nous juger au regard de la parole de Dieu. Mais c'est différent que de se moquer ou de répandre des choses seulement par plaisir malsain.
On va comprendre avec Matthieu 18-15.
« Si ton frère a pêché contre toi, va et reprends-le seul à seul. S'il t'écoute, tu as gagné ton frère.
S'il ne t'écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes afin que toute affaire se règle sur la parole de deux ou trois témoins. »
1 Timothée 5-20 :
« Ceux qui pêchent, reprends-les devant tous afin que les autres aussi éprouvent de la crainte. »
Ces deux versets peuvent paraître contradictoires parce qu'un te dit de prendre seul à seul ton frère ou avec deux ou trois témoins s'il ne t'écoute pas et l'autre te dit de reprendre ton frère devant tout le monde pour qu'ils éprouvent de la crainte.
Mais en fait, ils ne se contredisent pas, ils se complètent. Parce que si un frère t'a blessé personnellement et que cela ne concerne personne, tu vas trouver ce frère seul à seul et il n'y a aucune raison de faire du spectacle devant tout le monde. Mais par contre, si par exemple une personne arrive sur mon live en proclamant « Marie, mère de Dieu » et que nous devons tous la prier, là ça n'a aucun sens que j'aille la voir en privé après le live pour la reprendre.
Pourquoi ? Parce que d'autres personnes étaient présentes, ont entendu ces fausses paroles, des mauvaises graines ont été semées dans leur cœur, alors il est important et de mon devoir d'immédiatement réagir pour apporter la vérité et tuer dans l'œuf cette fausse doctrine. Ainsi les personnes présentes ne repartiront pas sans avoir été édifiées sur ce sujet. Donc voilà, on voit que ça peut vraiment dépendre de la situation et des personnes.
En tout cas, ce court mais important enseignement, j'espère va tout comme moi, ça m'a fait beaucoup de bien, vous faire du bien à vous aussi, qu'on puisse vraiment tous, chacun, prier pour nous-mêmes mais les uns pour les autres aussi. Je vous encourage à prier pour moi et moi je prierai pour vous afin que nous puissions vraiment contrôler notre langue, que nous puissions vraiment nous soumettre à la volonté de Dieu, nous demander si ce qui sort de notre bouche va bénir ou maudire, tout en parallèle quand même ne pas oublier qu'il est important de dire la vérité sur la parole de Dieu. Donc c'est quand même important de ne pas non plus faire de compromis avec la vérité mais d'avoir le bon discernement entre les deux.
